Placement des enceintes 201 : première partie

Le placement des enceintes, c'est un peu comme un art et une science. On a beaucoup parlé des différentes façons de placer les enceintes qui sont utilisées et appréciées par les audiophiles et les pros du son. Du coup, il y a déjà plein de super ressources sur le site de GIK à propos de l'installation dans une pièce et du placement des enceintes, mais c'est un sujet tellement intéressant que j'ai voulu creuser un peu plus mes stratégies préférées de placement des enceintes face aux deux principaux problèmes à prendre en compte pour une bonne reproduction sonore.

Deux problèmes concurrents

Depuis l'apparition des systèmes de lecture stéréophoniques, l'un des principaux soucis pour bien placer les enceintes, c'est l'image stéréo, ou la scène sonore. Tout le monde utilise ces termes différemment, et les deux idées se recoupent pas mal. En gros, un système de lecture stéréo de bonne qualité peut offrir un réalisme incroyable, avec de la profondeur, de la largeur et de la hauteur sonores, créant un espace sonore pour une expérience d'écoute vivante.

L'autre problème principal lié au placement des enceintes est d'obtenir une réponse précise dans les graves, ce qui est toujours un défi dans les petites pièces où la plupart d'entre nous travaillons. Les ondes graves réfléchies interagissent entre elles, se combinent et produisent les pics et les creux associés au filtrage en peigne, ainsi que les problèmes plus généraux de modalité et de SBIR dans la pièce.

Avant d'approfondir ces deux facteurs liés au placement des enceintes, je voudrais que vous remarquiez quelque chose : ces problèmes de placement des enceintes, de piégeage des basses et d'image stéréo de qualité sont exactement les deux mêmes problèmes que nous traitons en priorité dans nos stratégies de traitement acoustique. Il est donc important de se rappeler que les traitements acoustiques fonctionnent en synergie avec le placement dans la pièce pour aider à maximiser le potentiel sonore du système audio. Examinons de plus près ces deux facteurs.

Scène sonore et image

«Tous ceux qui ont eu la chance d'entendre ont remarqué que... le son prend un caractère particulier de relief et de localisation qu 'il est impossible de reproduire... Les chanteurs se placent, dans l'esprit de l'auditeur, à une distance fixe, certains à droite et d'autres à gauche. Il est facile de suivre leurs mouvements et d'indiquer exactement, à chaque fois qu'ils changent de position, la distance imaginaire à laquelle ils semblent se trouver. Ce phénomène est très curieux... et n'a jamais été utilisé, à notre connaissance, pour créer cette illusion remarquable. »
— Clément Ader, « The Telephone At The Paris Opera », Scientific American, 31 décembre 1881.

Je trouve intéressant que les premières personnes à avoir expérimenté la reproduction sonore stéréophonique en 1881 l'aient entendue via des écouteurs, ou plus précisément, en tenant à leurs oreilles une paire de « cornets » téléphoniques à l'ancienne. Aujourd'hui encore, l'écoute au casque peut offrir une scène sonore vivante et une expérience d'écoute exceptionnelle. Mais je pense que peu de gens contesteraient le fait que l'écoute avec un excellent ensemble d'enceintes dans une grande pièce offre un plafond plus élevé pour une reproduction sonore de qualité. et une expérience d'écoute top.

Mais contrairement à l'écoute avec un casque, où les haut-parleurs sont fixes par rapport aux oreilles de l'auditeur et où la seule acoustique en jeu est celle des haut-parleurs du casque et du conduit auditif, l'utilisation de haut-parleurs dans une pièce demande un peu de réflexion et de planification pour obtenir les meilleurs résultats, surtout en termes de scène sonore.

Le point de départ de base pour installer des enceintes consiste à placer les deux enceintes dans un triangle équilatéral avec la position d'écoute, c'est-à-dire le point de la pièce où se trouve la tête de l'auditeur lorsqu'il écoute. Il existe de nombreuses variantes à ce thème. Certains préfèrent placer le point focal du haut-parleur légèrement derrière la position d'écoute. D'autres préfèrent écarter les enceintes, en formant un triangle isocèle 45-45-90 plutôt qu'un triangle équilatéral 60-60-60. Certains préfèrent « incliner » les enceintes vers l'intérieur, afin qu'elles soient directement orientées vers l'auditeur. D'autres préfèrent les laisser pointer droit vers l'arrière de la pièce. Et les différents fabricants d'enceintes ont des recommandations différentes pour l'utilisation de leurs produits, une variable commune étant la distance à laquelle les enceintes doivent être placées par rapport au mur avant pour obtenir une image optimale.

Pour la plupart des enceintes dans une petite pièce, à moins qu'elles n'émettent des hautes fréquences à l'arrière, les placer le plus près possible du mur avant donne les meilleurs résultats. Une simple pièce rectangulaire nous permet d'illustrer ces stratégies comme indiqué ici.

Notez quelques caractéristiques de la pièce :

• La position d'écoute est à environ 3/8 de la longueur de la pièce (38 %).

• Les enceintes forment un triangle équilatéral 60-60-60 avec la tête de l'auditeur

• Les enceintes sont à environ ¼ de la largeur de la pièce par rapport aux coins. Garde ça en tête ; on expliquera l'importance de ce point dans la deuxième partie de cet article, quand on parlera des subwoofers multiples.

Parfois, surtout dans les studios de projet ou les salles d'écoute, on a deux jeux d'enceintes à gérer, souvent un gros jeu de moniteurs de studio qui peuvent faire des basses profondes, et un petit jeu de moniteurs de moindre qualité pour représenter un système de lecture plus « réaliste » que la plupart des gens ont chez eux. Une possibilité d'installation est présentée ici, avec les petites enceintes disposées en triangle équilatéral 60-60-60 et les grandes enceintes en configuration 45-45-90, ce qui peut parfois donner une scène sonore plus large.

Cette installation présente quelques aspects intéressants pour une pièce de cette taille et de cette forme. Comme dans la pièce ci-dessus, les petites enceintes sont placées à environ 1/4 de la pièce, et les grandes enceintes sont directement dans les coins. Ces emplacements sont délibérés et auront des conséquences sur les basses fréquences, et pas seulement sur l'image sonore, ce qui sera expliqué dans la partie 2.

En fin de compte, la seule façon de savoir quelle configuration fonctionne le mieux pour vous, avec votre équipement, dans votre pièce, est d'expérimenter. Et bien sûr, améliorer la qualité de la scène sonore est l'une des stratégies clés du traitement acoustique, généralement mise en œuvre en plaçant des absorbeurs épais à tous les points de réflexion proches.

Basses, modes de salle, SBIR, et plus

encore L'autre problème est que chaque pièce a une personnalité propre en matière de basses, et qu'elle impose cette personnalité à tous les sons dans la pièce. Il existe de nombreuses variables quant à la composition de cette « personnalité des basses », qui ont principalement à voir avec la géométrie simple. La taille et la forme de la pièce sont des facteurs importants, car chaque dimension d'une pièce rectangulaire aura différents modes de pièce associés à ces dimensions. Le SBIR est également un problème, lié à la distance entre un haut-parleur et une limite proche, généralement le mur avant ou les murs latéraux. Pour lutter contre le SBIR, on souhaite généralement que les haut-parleurs soient à moins de 30 cm ou à plus de 90 cm de tout mur.

Ce ne sont là que deux (modes et SBIR) des nombreux problèmes de basses fréquences qui se posent dans chaque pièce. Les ondes de basses excessives qui se déplacent dans la pièce et interfèrent les unes avec les autres provoquent une grande variété de pics et de creux à différentes fréquences dans la pièce. Cette réponse finale n'est pas toujours prévisible en termes de modes ou de SBIR ; j'ai été surpris et perplexe face à des problèmes à des fréquences mesurées qui ne semblent pas correspondre aux calculs de mode ou de SBIR.

Encore une fois, il est plus judicieux de faire des essais dans votre pièce, surtout si celle-ci est moins prévisible (c'est-à-dire qu'il ne s'agit pas d'une simple pièce rectangulaire).

L'art du compromis : les caissons de basses

Pour les enceintes conventionnelles à gamme complète, nous devons trouver un compromis entre ces deux facteurs. Comme tous les haut-parleurs se trouvent dans le même caisson, les placer à l'endroit optimal pour l'image sonore n'est pas forcément le meilleur emplacement pour obtenir des basses précises. Dans ce cas, le placement des enceintes est presque toujours un compromis entre ces deux problèmes concurrents.

Une solution consiste à utiliser un système avec des caissons de basses, afin de pouvoir placer les unités de basses là où elles donnent les meilleurs résultats, et les satellites là où ils offrent une image optimale. Dans les systèmes caisson de basses/satellites, le placement est très, très important. Si le placement n'est pas bon, il est assez difficile d'obtenir un bon son avec un tel système. Mais si le placement est optimisé, vous pouvez obtenir de très bons résultats, en optimisant les deux facteurs ensemble sans compromis entre les deux. Et l'utilisation de plusieurs caissons de basses peut encore améliorer les choses.

Dans la deuxième partie de cet article, on continuera cette conversation et on explorera différentes stratégies de placement des caissons de basses.

En cas de doute, demandez de l'aide

. Comme toujours, on est heureux de vous aider à élaborer une stratégie pour tirer le meilleur parti de vos enceintes grâce à de bonnes stratégies de placement et aux traitements brevetés de GIK Acoustics. Contactez-nous pour obtenir des conseils acoustiques gratuits.

James Lindenschmidt est l'audiophile attitré de GIK Acoustics. Il enregistre de la musique, conçoit des studios et des salles d'écoute, et conseille ses clients pour améliorer leur système audio. Il écrit aussi et fabrique de l'hydromel, du moins jusqu'à ce que la révolution arrive.