Conseils de designer : l'importance des « nuages » avec Mike Major

Quand les gens nous contactent chez GIK pour des conseils sur l'acoustique, on n'a jamais de mal à les convaincre de mettre des panneaux et des diffuseurs sur leurs murs et dans les coins pour avoir un meilleur son. C'est ce que tout le monde attend. Mais souvent, quand on parle de traiter le plafond, on entend : « Oh... je ne peux pas faire ça. Je ne veux pas faire de gros trous dans mon plafond. Est-ce vraiment si important ? »

En un mot : oui. Les panneaux acoustiques au plafond sont souvent le chaînon manquant dans une pièce bien traitée. Il y a plein d'idées fausses et de malentendus sur ces panneaux qui influencent l'opinion des gens sur leur impact sur le son d'une pièce. Il serait donc utile d'en savoir plus sur eux et sur leur fonction.

La première idée fausse sur la nécessité des panneaux acoustiques au plafond est de penser que le plafond est différent des murs latéraux (ou de toute autre surface structurelle réfléchissante d'ailleurs). Même si la plupart des enceintes contrôlent assez bien la dispersion dans le plan vertical, une partie non négligeable de l'énergie se propage tout de même vers le plafond. Ces réflexions causent les mêmes problèmes que celles des murs latéraux : image floue et manque de clarté, effet de filtre en peigne, réponse en fréquence incohérente et « gonflement » général dans les médiums-graves. Ces problèmes doivent être traités dans cette zone spécifique et ne peuvent pas être compensés par un traitement supplémentaire ailleurs.

La deuxième idée fausse consiste à supposer que les réflexions sont limitées à une petite zone du plafond, comme si le son se propageait en ligne droite, à la manière d'un petit faisceau lumineux. Bien que nous recommandions d'utiliser «l'astuce du miroir »pour trouver vos premiers points de réflexion, ce n'est jamais aussi simple. Le son se propage davantage comme la lumière à des fréquences plus élevées ( voir fig. 1), mais à mesure que la fréquence diminue, la dispersion du haut-parleur s'élargit ( voir fig. 2 et fig. 3) pour finalement devenir omnidirectionnelle à basse fréquence. Dans ces basses fréquences à dispersion plus large, la taille du nuage devient très importante. On ne peut pas se contenter de mettre un petit traitement au point de réflexion haute fréquence exact, car ça ignore une grande partie du spectre et la surface à partir de laquelle il va se refléter. Plus le nuage est grand, mieux c'est. Je préfère qu'il soit au moins aussi large que les enceintes, voire plus large, pour aider à nettoyer davantage les « saletés » des basses fréquences moyennes ( voir fig. 4 et fig. 5).

Fig. 1

Fig. 2

Fig. 3

Fig. 4

Fig 5

Sans ces traitements au plafond, non seulement le son va avoir des problèmes d'image et de « hauteur », mais il y aura aussi un « pic » notable dans la réponse en fréquence quelque part entre 110 Hz et 160 Hz. Ces fréquences problématiques coïncident avec la hauteur de plafond typique de la plupart des pièces, comprise entre environ 3,12 mètres (110,24 Hz) et 2,14 mètres (160 Hz). Ces problèmes se posent également avec des plafonds plus hauts, mais les anomalies de réponse en fréquence sont plus marquées avec des plafonds plus bas.

Notre dernière idée fausse est que l'épaisseur du panneau n'a pas d'importance. La plupart des gens acceptent de poser un panneau de 2,5 cm ou 5 cm au plafond, mais sont moins enclins à accepter un panneau plus épais comme notre 244 ou notre Monster Bass Traps. Cela renvoie à la crainte de suspendre des objets au plafond et à l'aspect encombrant qu'un panneau épais peut avoir au plafond. Opter pour des panneaux plus fins comme le 242, le Spot Panel ou même le Razor de 2,5 cm permettra de réduire et d'éliminer les réflexions des fréquences moyennes et élevées, mais n'aura aucun effet sur les fréquences moyennes basses ou les basses, et vous vous retrouverez avec cette « bosse » dans les fréquences moyennes basses qui ne peut être résolue par aucun autre moyen. Bien sûr, dans une pièce avec un plafond bas, tu n'as pas d'autre choix que d'utiliser quelque chose de plus fin, mais c'est important d'utiliser le panneau le plus épais que tu peux installer (ou que tu peux supporter).

Même si tout ça concerne la zone au-dessus du bureau (ou devant les enceintes dans une salle d'écoute ou un home cinéma), ajouter des panneaux ailleurs dans la pièce va aider. Comme James l'a dit dans son conseil, mieux vaut trop de couverture que pas assez, surtout pour les basses fréquences. Plus il y en a, mieux c'est !

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Mike Major est ingénieur du son depuis plus de 35 ans. Au fil des années, il s'est passionné pour l'acoustique et la recherche du « meilleur son ». Mike est aussi l'auteur du livre « Recording Drums: The Complete Guide » (Enregistrer une batterie : le guide complet). Il est pro de l'acoustique depuis huit ans et bosse pour GIK Acoustics depuis 2018.